Contributeurs : Michel et Marie-Hélène Pommereau.
Julia Zinnen (La toile est signée H. Vallet et datée de 1903 à Hanoi. L'encadrement, qui est d'origine, est en bois local, finement ciselé et ajouré.)
Depuis toujours, nous avons entendu parler de la tante Julia de Nice dont le portrait ci-dessus, ornait la chambre de Suzanne et Pierre.
Julia , fille de Jean-Antoine Zinnen, Compositeur de l'hymne national luxembourgeois, était la sœur de Marie, Madeleine, dite « Léontine» Zinnen, grand-mère de Suzanne. A notre connaissance, Suzanne et sa grand tante Julia ne se sont jamais rencontrées.
Julia s'est mariée avec Auguste-Henri Vildieu, architecte de profession.
(Ci-dessus les portraits de Julia Zinnen Vildieu et de son mari, Auguste Henri Vildieu)
Partis vers 1880 pour l'Indochine, ils se sont installés dans la capitale de l'Union Indochinoise au Tonkin (Hanoï).
Auguste Henri Vildieu, architecte de renom, sera le concepteur de nombreux édifices importants à Hanoï dont: le palais du gouvernorat, la mairie, le palais de justice. Il sera également l'architecte de la poste, de plusieurs résidences de colons, de la prison et sans doute, aussi, de la cathédrale.
(Cette carte pédagogique de l'Indochine et ce plan d'époque de la ville d'Hanoi nous permettent de mieux situer la vie de nos lointains parents)
Un peu d'histoire : L'Indochine française se composait de la Cochinchine (sud Vietnam), des protectorats de l'Annam et du Tonkin (Centre et nord du Vietnam), et du protectorat du Laos. la colonisation française a débuté en 1858 et sa présence a duré un siècle.
(Carte postale, datée du 13 mars 1908 et écrite de la main de Julia. Elle y parle d'un futur parent qui vient d'être nommé chef de l'agriculture du Laos)
A leur retour d’extrême orient, ils ont ramené dans leurs bagages plein de souvenirs comme on peut l'imaginer. Nous supposons qu'au gré des successions, Suzanne se soit vue remettre un grand nombre d'objets ou souvenirs de cette grand tante au parcours un peu extraordinaire.
En voici quelques uns présentés ici, témoins privilégiés de l'histoire de notre famille.
(un portrait en terre cuite, daté de 1905, représentant Julia.)
Malheureusement, au fur et à mesure des déménagements ou de la vie tout simplement, des éléments se perdent ou se cassent…. C'est ainsi que de ce service à thé en porcelaine, il ne reste plus que ces quelques pièces qui, désormais sont cantonnées à un rôle décoratif.
(Ci-dessous une soierie encadrée. Elle a longtemps orné la maison de Ramoulu.)
(Ci-dessous une amulette supportant des sinogrammes et à droite une boite en bois, peinte et décorée. Les caractères sur la première médaille veulent dire chasteté et vigilance, la deuxième médaille signifie l'amour éternel, et sur la troisième c'est le symbole de la richesse qui est représenté)
La famille possédait un costume de mandarin chinois, dont seules quelques photos restent en témoignage. Les mandarins étaient des notables sur lesquels l'administration coloniale s'est appuyée pour diriger le pays. Leur mise extraordinaire dépendait de leur rang. Ces lettrés, cultivés et raffinés, géraient l'administration de la région bien avant l'arrivée des Français.
(Voici ci-dessous quelques photos détaillées donnant un bon aperçu des différentes parties du costume de mandarin et de la qualité des soieries qui le composaient.)
(ci-dessous un coffret en bois incrusté de nacre, dont l'usage initial nous est ignoré. Il sert désormais de boite à couture)
(ci-dessous une soierie dont les couleurs sont légèrement altérées avec le temps)
Une ultime photo en guise de remerciements, à cette tante Julia sans laquelle nous n'aurions pas pu connaître tous ces souvenirs. (Cliché daté de 1923 à Nice)
Si cette page vous a intéressé et que vous souhaitiez voir des photos en couleur du Tonkin à l'époque où le couple Vildieu y a vécu, nous vous invitons à consulter ce site :http://belleindochine.free.fr/tonkinAK.htm
Une vidéo de Hanoï, dans les années 1900, est également consultable ici : https://youtu.be/eufq26CGgUQ