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personnes:ferdinand:anectodes-14-18

Rédacteur : Jean-Claude Pommereau

Contributeur : Michel & Éric Pommereau

Page anecdotes

Retrouvons ici quelques anecdotes dont le souvenir oral nous reste et qui concernent Ferdinand…….

De mémoire de famille, nous savons que Ferdinand est venu au marché franc d’Étampes (voir), comme c'était la coutume à l'occasion de “la louée”(*). Il était parmi d'autres enfants à attendre qu'un patron de ferme soit intéressé par ses capacités. Il s'est retrouvé dans une ferme du coté de Malesherbes où il n'a pas été très bien traité. Quelques temps plus tard, trop malheureux, il s'enfuit pour regagner la maison familiale à Ramoulu. A ce moment, il devait être âgé de 13 ou 14 ans.

(*) les louées avaient lieu lors des foires. les ouvriers se tenaient regroupés par profession avec la tenue de leur métier. les patrons venaient “choisir” leur futur employé et après discussion sur le salaire, la nourriture et le logis, ils partaient ensemble vers la ferme.

Lors de son service militaire qu'il a effectué à Blois au sein du 113 Régiment d'Infanterie, il n'a pas eu que des jours heureux….En effet, il s'est trouvé être le souffre douleur de son Adjudant. Lassé par ce harcèlement, il a pris la liberté d'écrire à un notable de la région, en l'espèce le Duc de Lévis Mirepoix. Ce dernier a répondu à sa demande en envoyant un courrier au Régiment. Ferdinand a été convoqué chez son Adjudant qui lui a demandé avec tout le tact que l'on peut imaginer : “Ce Lévis Mirepoix, c'est sans doute le garde champêtre de votre village ?”…. Peu après, il quittait cette affectation pour être maréchal ferrant aux écuries du Régiment où il a terminé son service militaire. (il se trouve plein centre derrière l'enclume).

Durant l'année 1914, puis 1915, Ferdinand s'est retrouvé emporté dans le tourbillon de la guerre dont il parlait peu. (Nous étions petits et nous n'avons sans doute pas su écouter et retenir tout ce qui se disait).

Toutefois nous nous souvenons qu'il nous a dit avoir été choqué par le comportement de l'un de ses camarades. Lors d'une patrouille, ils ont remarqué un soldat allemand qui avait été tué dans un arbre (aujourd'hui nous dirions un sniper). Or, de la poche de ce soldat pendait une montre qui se balançait au bout d'une chaîne. Le camarade de Ferdinand n'hésita pas à aller chercher “ce trophée”….. Peu après, ce même camarade fouillait les poches d'un autre cadavre de soldat allemand . Il y trouva dans ses poches une plaque de chocolat et se retournant vers Ferdinand, il lui dit : “t'en veux un morceau ?”. Inutile de préciser que notre parent a décliné la proposition….

Un autre souvenir dont il nous a parlé: Les soldats français et allemands avaient le même point d'eau (une mare) pour abreuver leurs chevaux. Sans parler de camaraderie, il y avait un accord tacite ou un modus vivendi pour que par alternance les bêtes puissent boire. Or un jour, les Allemands (ce devaient être des Badois ou des Wurtembergeois) leur ont dit : Faites attention, nous allons être relevés par des Prussiens.

Toujours, puisé dans ses souvenirs oraux, Ferdinand aimait à raconter cette anecdote. Une nuit, de garde dans les tranchées, son frères Jules incorporé dans le même régiment a voulu lui rendre une courte visite. Ce faisant, Jules s'est trouvé bloqué par une sentinelle qui dans la nuit noire lui a dit….“avec l'accent que tu as, tu ne peux qu'être le frère de Pommereau” “vas y passe !” (De fait, Jules et Ferdinand, comme toute les natifs de la région de Pithiviers, avaient un accent rocailleux et une façon toute particulière de “rouler les r”)

Ferdinand Pommereau avait “un pays” (il faut comprendre un camarade natif de Ramoulu) dont le nom nous a échappé à qui il est arrivé une aventure peu banale. ce soldat était aux avant postes dans la tranchée, son fusil braqué en direction des tranchées allemandes lorsque un soldat allemand a effectuer un tir de précision pour neutraliser notre homme. Chose extraordinaire, la balle allemande est venue se ficher dans le canon du fusil du camarade de Ferdinand….. Peu après, ce même Camarade étant au même poste, a reçu une balle dans la gorge qui n'a, fort heureusement, pas touchée de partie vitale…..

Pour terminer avec cette période de la guerre, un fait qui avait aussi profondément marqué notre parent c'est l'éxécution de 3 soldats français le 4 janvier 1915 à la Chalade (Argonne). Ces malheureux ont été condamnés à mort pour “abandon de poste devant l'ennemi”. Ferdinand entendait encore, soixante ans plus tard, leurs cris de détresse au moment de mourir, ils appelaient “Maman, maman”….ces trois soldats appartenaient au 76ème Régiment d'infanterie….

personnes/ferdinand/anectodes-14-18.txt · Dernière modification: 27/12/2019 11:25 (modification externe)